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Elles font plus de 100 millions par employé.
Et refusent quand même de grossir.
Elles préfèrent rester liquides, agiles, imprévisibles.
Sans bureaucratie, sans faux confort.
Elles ont compris le jeu : être minuscules, mais létales.
Prenons Tether.
Son métier est simple : vendre des dollars sous forme de cryptomonnaies. Sa promesse ? Qu’il y ait un vrai dollar derrière chaque token. C’est pratique, vital même pour beaucoup : en Argentine ou en Turquie, Tether a permis à des millions de personnes de sauver leurs économies de l’effondrement des monnaies nationales.
Résultat : 13 milliards de dollars de profit net l’an dernier avec moins de 200 employés. Soit 80 millions de dollars de bénéfice net par employé. Pas de chiffre d’affaires ici : du profit, du vrai.
Tether n’est pas seul.
Ma préférée : HyperLiquid. Une plateforme de trading construite sur sa propre blockchain. Elle offre à ses utilisateurs d’éviter de déposer leurs fonds dans un compte tiers (comme une banque) pour pouvoir trader. Le succès est immense.
Résultat: Plusieurs millions de frais générés par jour pour une équipe agile de 12 personnes. Soit plus de 100 millions par employé et par an ! Côté budget de fonctionnement, c’est symbolique : salaires, PC, connexion Internet.
Dans un secteur plus épicé, OnlyFans génère plus de 30 millions de dollars de chiffre d’affaires par employé. OnlyFans dépasse de loin Nvidia et Apple qui sont à « quelques » millions par employé.
Ces chiffres claquent la mâchoire.
Ils rappellent ce que beaucoup ont oublié : “maximiser la valeur”, ce n’est pas remplir des sprints, c’est viser l’impact.
En étudiant ces équipes, j’identifie trois patterns replicables.
Leur obsession : l’avantage asymétrique.
Comme en trading, ces organisations ciblent les positions asymétriques : celles où, pour un coût X, le potentiel d’impact vaut des multiples de X.
Leur secret ? Déléguer la force de frappe à la technologie.
On va être honnêtes.
Scanner un QR code, résoudre un CAPTCHA, créer un compte, valider un mail, saisir une carte, se reconnecter, oublier son mot de passe.
Tout ça pour un café à 2,50 €.
Chaque clic requiert qu’un humain, quelque part, saisisse, modère ou valide.
Le web 2.0 a sa place juste à côté du bottin téléphonique.
Au musée.
Le lean radical commence ici :
concevoir des systèmes qui scalent sans dépendre des humains.
Le web3 incarne parfaitement cette idée : des smart contracts immuables, autonomes, qui tournent sans supervision.
Et l’opportunité vaut bien au-delà des blockchains :
des usines de robots génériques en Chine,
celles de Tesla,
ou les centaines de milliards traités chaque jour par le smart contract de Tether — sans supervision, sans service client, sans équipes pléthoriques.
Software ou hardware, peu importe : seules comptent les technologies qui scalent toutes seules.
Ce sont juste de meilleures technologies.
Hyperliquid.
Tether.
OnlyFans.
Des technologies autonomes, déguisées en entreprises.
Ça demande du panache.
À la frontière entre imaginaire et exécution.
Là où tout commence.
Les conquérants n’itèrent pas sur l’existant.
Ils déterrent des marchés que personne n’ose encore imaginer.
Est-ce que PayPal a été lancé par La Poste ?
Dommage, mais non.
En 2014, Uber était valorisé à un tiers du marché mondial des taxis.
Perte du sens des réalités ?
Pas vraiment.
La simplicité du service allait faire exploser la taille du marché initial.
Il ne s’agit pas tant de capter des parts de marché, que d'en repousser les frontières.
Pensez OnlyFans.
Conquérir, c’est sexy.
Exécuter, c’est vital.
L’exécution est un art vivant.
Une chorégraphie partagée, improvisée au rythme du réel.
L’aimer, c’est la vivre, pas la documenter.
Dans les tranchées, ça veut dire
Accélérer continuellement le Time to Market, pour apprendre plus vite.
Renforcer la Definition of Done — et dire adieu aux bugs.
Faire du re-engineering et de la dette technique des conversations quotidiennes.
Avoir peu de tolérance pour les interdépendances entre équipes.
Laisser l’équipe recruter ceux qui la rendent meilleure.
La confiance n’est pas donnée — elle se bâtit, chaque jour.
Par la transparence. Par l’empirisme de Scrum. Par les faits.
Le lean radical n’est pas une méthode.
C’est une manière de voir : viser l’impact, pas l’effort.
Des équipes minuscules. Des systèmes massifs.
Et une obsession : faire danser la valeur.
Le reste ? C’est à toi de l’inventer.
Ou mieux : à toi et moi de le construire.
François Fort
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