
Bientôt un porte-étendard pour les altcoins auprès des institutions ?
C’est en tout l’ambition affichée par Animoca Brands. Le géant du web3 basé à Hong-Kong prévoit son retour sur les marchés publics en Australie et aux Etats-Unis via une fusion inversée avec l’entreprise Currenc Group (NASDAQ:CURR).
« Nous pensons que la clôture prendra environ un an », souffle Yat Siu, cofondateur d’Animoca Brands, auprès de Bloomberg Asia.
En devenant une entreprise publique, le groupe qui détient Sandbox ou le studio Yuga Labs souhaite légitimer les altcoins en tant qu’actifs financiers auprès du grand public.
A l’instar de Strategy (NASDAQ: MSTR), dont l’action permet aux investisseurs de s’exposer aux performances de Bitcoin sans en détenir, Animoca veut proposer un panier d’altcoins accessible via son action.
« Les gens se concentrent sur Bitcoin, Ethereum et Solana, mais en réalité, 25 % du marché repose essentiellement sur les altcoins », affirme Yat Siu.
Mais pourquoi investir dans des actifs numériques qui affichent de pâles performances face au Bitcoin ? Pour l’entrepreneur, si BTC a un statut similaire à l’or, les altcoins s’apparentent quant à eux aux sociétés de services.
“Les gens n’utilisent pas l’or en soi mais ils utilisent Apple, Google ou Amazon ou toutes ces applications ou ces services ou ces sociétés de médias qui sont cotées », illustre-t-il.
Autrement dit, le marché des altcoins englobe une variété de modèles économiques et de services qui attirent les utilisateurs. De quoi pousser Yat Siu a comparer la situation à celle des débuts d’Internet.
« Les altcoins représentent une opportunité similaire aux débuts d’Amazon, de Google, d’eBay»
C’est donc par le biais des machés financers traditionnels qu’Animoca Brands espère rendre les cryptomonnaies accessibles à des milliards d’investisseurs.
Quant aux performances peu convaincantes des altcoins face au Bitcoin, Yat Siu y voit une “opportunité d’achat” à bas prix.
Après avoir investit dans plus de 600 sociétés du web3 depuis 2016, le groupe espère donc proposer un véhicule d’investissement d’altcoins auprès des institutions et des particuliers.
Les obstacles réglementaires ou la suspension d’Animoca à la bourse australienne en 2020 n’effleurent pas la confiance de l’entrepreneur pour autant.
« À l’époque, la crypto était en quelque sorte une classe d’actifs moins acceptée (…) », rappelle Yat Siu. « La crypto est beaucoup plus acceptée. Les gens comprennent beaucoup mieux qu’avant les actifs numériques, il est donc plus logique pour nous d’aller vers un positionnement institutionnel dans ce nouvel environnement ».
Avec une politique crypto plus favorable aux Etats-Unis et les entrées en bourse réussies de Coinbase ou Circle, l’acteur estime le timing parfait pour devenir la première vitrine institutionnelle d’altcoins.
« Il y a un avantage à être le premier sur le marché », estime-t-il.
Une urgence qui justifie le choix de fusion inversée avec la fintech Currenc Group. Cette méthode qui permet à une entreprise privée de devenir publique en rachetant la majorité des parts d’une entreprise déjà cotée, est susceptible de conduire Animoca Brands plus rapidement sur les marchés publics.
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