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Développer plutôt que communiquer. Ce crédo fait écho à la mentalité de nombreux acteurs de l’écosystème web3 désireux de délivrer un produit avant de consacrer leur énergie à le faire connaître.
Une approche contagieuse, semblerait-il. Depuis le mois de juillet 2025, Ant Digital Technologies, ancienne filiale d’Alibaba Group, explore le potentiel de la blockchain et de la tokenisation d’actifs du monde réel (RWA) via le réseau Jovay.
L’entité devenue autonome en 2024 et en charge notamment d’Alipay, le portefeuille digital réunissant 1,4 milliard d’utilisateurs dans le monde, s’est tourné vers Ethereum pour réaliser son exploration du web3.
Après avoir lancé Jovay en testnet durant l’été 2025, l’entreprise qui travaille de consort avec les équipes d’Ethereum poursuit le développement d’un layer 2 dédié à des cas d’usages destinés aux institutionnels et aux entreprises comme la RWA.
Le réseau a atteint 15 700 à 22 000 transactions par seconde (TPS) lors des essais testnet et vise 100 000 TPS grâce au regroupement de nœuds et à l’expansion horizontale.
Au sein de la Fondation Ethereum, l’annonce résonne comme une opportunité d’embarquer le grand public sur Ethereum de manière naturelle mais aussi gonfler le volume de transactions onchain.
Sans surprise, l’idée n’a pas tarder à entraîner une vague de spéculations parmi les partisans d’Ethereum. Il faut dire que les volumes de transactions enregistrés par Ant Digital Technologies ont de quoi donner le vertige.
En 2025, Alipay a généré 20,1 billions de dollars de transactions (soit 20 mille milliard de dollars), selon les données de Coinlaw. L’application de paiement enregistre quotidiennement 120 millions de transactions.
Forcément, l’idée de voir ces volumes transiter sur l’une des sous-couches d’Ethereum, et donc supporter les revenus globaux enregistrés par l’écosystème EVM, en fait rêver plus d’un.
“En Chine, Alipay n’est pas une application, mais une infrastructure qui couvre la vie quotidienne, les paiements, les prêts, les assurances, l’identité, la mobilité, etc. Aujourd’hui, Ant Group intègre cette infrastructure à la blockchain”, a réagit Abbas Khan, de la Fondation Ethereum.
Inutile de sauter au plafond pour autant. Pour l’heure, le projet en est à sa phase expérimentale et rien ne suggère qu’il deviendra le socle transactionnel onchain d’Alipay. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le géant chinois explore le potentiel de la blockchain. En 2020, Alibaba Group a dévoilé Antchain, une filiale dédiée à l’exploration des technologies blockchains donnant lieu à des centaines de dépôts de brevets.
Toutefois, le choix de s’associer à Ethereum plutôt que de développer une blockchain privée envoie un signal fort quant à la robustesse et l’utilité du réseau imaginé par Vitalik Buterin.
Voir l’une plus grandes fintech au monde développer ses services onchain par l’intermédiaire de la technologie Ethereum pourrait constituer un gage de confiance pour d’autres acteurs de la finance. Jovay prévoit le lancement de son réseau fin 2025.
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